Petit chaton beige et roux, Oliver est le héros du 27ème Grand Classique des studios Disney, Oliver et Compagnie (1988). Orphelin abandonné avec ses frères dans un grand carton au coin d’une rue new yorkaise, Oliver est le seul de sa portée à ne pas trouver de maître. Seul dans les rues de la Grosse Pomme, sous la pluie, le chaton erre l’âme en peine et est chassé par d’affreux chiens des rues. Après avoir échappé à l’aspiration d’une bouche de caniveau, il trouve refuge, pour la nuit, sur la roue d’un camion. Le lendemain, alors qu’il contemple avec envie les saucisses du Gros Louis, Oliver rencontre Roublard, chien des rues, qui lui propose de s’associer à lui pour voler puis se partager la marchandise convoitée.

Roublard poursuit alors le chaton qui saute sur le vendeur ambulant et se réfugie dans son tee-shirt. Chassé par Louis qui a été aspergé de moutarde, Oliver retrouve le cabot dans une ruelle. Ce dernier se moque d’Oliver qui lui réclame la moitié des saucisses et s’enfuie. Oliver poursuit alors l’arnaqueur : il se retrouve tour à tour trempé puis ébouriffé par l’air sortant d’une grille d’aération du métro, sautant sur des voitures ou tombant d’une bétonnière dans le ciment tout frais…

Dans sa folle course, le chaton ne perd pas de vue le chien, qu’il suit donc jusqu’à son repère des docks, la péniche de Fagin. Oliver fait alors intrusion sur le bateau et est accepté par l’ensemble de la bande menée par Roublard et formée d’Einstein, de Francis, de Rita et de Tito. Lorsque Fagin rentre à son tour, il accueille lui aussi le chaton dans sa troupe.

Quand Roscoe et DeSoto, les dobermans de Sykes, viennent maltraiter les sans-colliers, ils s’en prennent au chaton qui riposte en griffant violemment DeSoto sur la truffe. Il est très bien accueilli par la bande des sans-colliers et s’endort, lové contre Roublard. Lors de sa première expédition visant à trouver de l’argent pour Fagin dans les rues de New York avec le reste de sa bande, Oliver est chargé de faire le guet, dans la limousine conduite par Winston pendant que Tito tente de la démarrer avec les câbles d’alimentation. Mais quand le Chihuahua est électrocuté et éjecté par la fenêtre, le chaton reste coincé dans les fils de la voiture et Jennifer Foxworth, assise à l'arrière du véhicule, le sort de cette mauvaise passe et décide de l'adopter. Jenny est la fille d’un couple de riches bourgeois qui vivent dans une grande bâtisse sur la Cinquième avenue.

Oliver est alors traité comme un roi par sa jeune maîtresse qui lui fait sa recette culinaire spéciale, les œufs à la Jenny aux pépites de chocolat, lui achète son propre bol et une médaille à son nom. Oliver, devenu le meilleur ami de Jennifer, la suit partout jusqu’au moment où elle doit aller à l’école. Resté à la maison avec Winston, mais surtout Georgette très jalouse de lui et toujours prête à s’en débarrasser, Oliver est sauvé bien malgré lui par la bande de chiens dirigée par Roublard qui s’est vue confirmée par le caniche que le chaton était très malheureux dans cette demeure.

De retour à la péniche, Oliver explique à ses amis que, même s’il les aime beaucoup, il a une famille et une maison et qu’il veut les retrouver, ce qui a le don de vexer Roublard. Lorsque Fagin rentre chez lui, accablé par ses dettes et terrorisé par les menaces de mort de Bill Sykes, il voit qu’Oliver porte une médaille attachée à son collier bleu et que son maître habite dans un quartier très aisé. L’indigent décide alors d’envoyer une lettre de rançon au propriétaire du chaton, lui fixant rendez-vous sur les docks. Jennifer s'y précipite et, devant la détresse de la petite fille, Fagin pris de remords lui rend gracieusement son petit chat.

Lorsque Jennifer a été enlevée par Bill Sykes, Oliver participe à l’opération de sauvetage. C’est lui qui, protégé par un casque de football américain, est catapulté à l’intérieur des locaux du mafieux, brisant une vitre. Lors de la course poursuite entre le scooter de Fagin et la voiture de Sykes, Oliver bondit du cyclomoteur pour aller mordre la main du mafieux qui s’en prend à Jennifer. C’est lui qui, en lui sautant sur la tête, fait tomber DeSoto, alors aux prises avec Roublard, sur les rails électrifiés d’une ligne de métro.

A la fin du film, Oliver reste auprès de Jennifer Foxworth, tout en gardant contact avec la bande de chiens de Fagin ; Roublard le nomme ainsi « vice-président des affaires du beau-monde ». Oliver a beaucoup appris de ses compères, il prend alors Roublard a son propre jeu en retirant sa main, le pouce en l’air, alors que le chien veut lui faire un « check ».

Oliver a été essentiellement animé par un duo d'artistes, Russ Edmonds et Ellen Woodbury.

Après avoir oeuvré sur Oliver et Roublard pour Oliver et Compagnie, Russ Edmonds travailla sur La Petite Sirène. Il supervisa ensuite de nombreux personnages de Grands Classiques Disney : Cody pour Bernard et Bianca au Pays des Kangourous (1990), Philibert pour La Belle et la Bête (1991), Sarabi pour Le Roi Lion (1994), Phoebus pour Le Bossu de Notre-Dame (1996), Kala pour Tarzan (1999), Enzo l'artificier pour Atlantide, l'Empire Perdu (2001) et Rico, les Frères Trouillard et des chevaux pour La Ferme se Rebelle (2004). Il a aussi participé à l'animation de deux princes de Grands Classiques : Aladdin, en 1992, et Naveen, en 2009 pour La Princesse et la Grenouille.

Ellen Woodbury débuta son travail d'animatrice sur les Grands Classiques Disney avec Basil, Détective Privé (1986). Après Oliver et Compagnie, elle oeuvra aussi sur La Petite Sirène (1989), et Bernard et Bianca au Pays des Kangourous (1990). Elle anima par la suite de nombreux personnages comme Maurice dans La Belle et la Bête (1991), Abu dans Aladdin (1992) ou encore Miss Caloway dans La Ferme se Rebelle (2004). Elle supervisa l'animation de Zazu pour Le Roi Lion (1994) et de Pégase pour Hercule (1997).

Oliver est apparu dans plusieurs épisodes de la série télévisée d'animation Disney's Tous en Boîte (2001-2004), parmi les clients du club tenu par Mickey Mouse et ses amis.

En version originale, c’est l’acteur Joseph « Joey » Lawrence qui prête sa voix à Oliver dans le Grand Classique de 1988. Il a aussi incarné, en 1995, Chad, le bellâtre bodybuildé de Dingo et Max.

En version française, la voix d’Oliver dans le Grand Classique est celle du comédien Renaud Tissier.

« Oliver » est le prénom du héros, en partie repris dans le titre du Grand Classique, Oliver et Compagnie. Mais ce nom n’est donné au chaton que dans la seconde moitié du film !

C’est Jennifer Foxworth qui affuble son nouvel animal de compagnie de ce prénom, avant de lui acheter un bol et une médaille où il y figure. Jusqu’à ce moment-là, tout le monde ne s’adresse au chaton que par des périphrases : par exemple, Roublard l’appelle « petit » ou « coco », Georgette « chat » et Tito « le matou ».

Jamais un héros de Grand Classique n’aura attendu aussi longtemps que le petit chaton avant de connaître son prénom (à environ 36 minutes après le début du film) !

Certes, Oliver et Compagnie, film d’animation narrant le parcoursd’un petit chaton orphelin, Oliver, dans le New York des années 1980, n’a que peu de choses à voir avec Oliver Twist, le roman du britannique Charles Dickens paru entre 1837 et 1839 et racontant l’histoire d’un orphelin londonien au début du XIXe siècle. Mais malgré tout, quelques personnages du film des studios Disney s’inspirent directement de ceux du roman de Dickens.

C’est le cas du héros, Oliver. Dans le roman, Oliver Twist naît à l’asile d’une mère indigente qui meurt quelques minutes après l’accouchement. Comme dans le film d’animation, le personnage ne reçoit un nom que tardivement, car on se demande s’il vivra assez longtemps pour que ça ait un intérêt. Sa mère étant morte et son père introuvable, c’est l’appariteur municipal, M. Bumble, qui le nomme Oliver Twist, selon une logique alphabétique.

Mis en nourrice chez l’affreuse Mme Mann qui se moque du bien-être de ses orphelins, il ne retrouve l’asile qu’à ses 9 ans. Oliver est emprisonné et mis à prix pour 5 £ (prime que l’on versera à quiconque le prendra pour apprenti) pour avoir osé redemander du gruau au réfectoire de l’asile. Il entre au service d’un entrepreneur des pompes funèbres, M. Sowerberry. De nouveau maltraité, il fuit sa campagne pour gagner Londres. Il rencontre en chemin le Finaud (le personnage de Roublard dans le Grand Classique de Disney) qui le fait entrer au service de Fagin, chef d’une bande de voleurs.

Refusant cette vie de rapine, Oliver est néanmoins confronté à ses problèmes : il est soupçonné de vol (il est ensuite soigné par celui qui l’avait accusé avant de retomber dans les filets des brigands) ou blessé lors d’un cambriolage… Recueilli par une jeune bourgeoise et sa tante, il est enfin soigné et chéri. Il finira par retrouver son premier bienfaiteur qui l’adoptera, par toucher l’héritage de son père que son demi-frère (dont il ignorait l’existence) lui avait confisqué et par contempler la chute de tous ceux qui lui ont fait du mal.

A la sortie du Grand Classique, Oliver sortait à la rencontre des visiteurs des parcs à thèmes Disney américains, le plus souvent en compagnie d'autres personnages du long-métrage : Roublard, Tito, Francis, Georgette et Jenny. Après avoir disparu dans la seconde moitié des années 1990, le personnage d'Oliver a fait un éphémère retour, en compagnie de Roublard, lors des festivités d'ouverture du parc Hong Kong Disneyland en 2005.